samedi, 26 juin 2010
Bientôt du nouveau dans le diagnostic de la bipolarité
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Un problème majeur est la difficulté de différencier la dépression majeure unipolaire du trouble bipolaire. Le problème, dit-elle, est que les personnes atteintes ont souvent du mal à indiquer à leurs médecins les épisodes d'hypomanie (hypomaniaques), car ils peuvent être vécus comme très agréables ou jugés normaux.
Une étude comparant les images cérébrales de personnes souffrant de dépression (unipolaire) et de dépression du trouble bipolaire montre que les 2 types de dépression se distinguent facilement par des structures d'activité très différentes de l'amygdale (siège de processus émotionnels) et du cortex préfrontal (impliqué dans la régulation émotionnelle).
S'il y avait un plan pour ne réaliser qu'une IRM pour déterminer si une personne présente une dépression bipolaire ou unipolaire, l'auteure suggèrerait de se concentrer sur le cortex préfrontal droit. S'il y a une anomalie dans le fonctionnement entre le cortex préfrontal droit et l'amygdale droit, il est probable qu'il s'agisse d'un trouble bipolaire.
L'enquête annuelle "Cemka-Eval", menée pour Imagerie Santé Avenir (Isa), indiquait justement cette semaine que le nombre d'appareils d'imagerie par résonance magnétique (IRM) est nettement insuffisant dans les établissements hospitaliers français. La France dispose de 543 appareils en 2010, soit 8,7 par million d'habitants, se plaçant en avant-dernière position devant la Turquie. La moyenne européenne est de 17 IRM par million d'habitants en Europe de l'Ouest (hors France) au 1er janvier 2009. La Suisse dispose de près de 30 appareils.
Psychomédia avec source:
The Royal College of Psychiatrists
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mercredi, 23 juin 2010
Témoignage d'une bipolaire stabilisée
Témoignage « Sortir du silence »
« Le silence de ceux d’entre nous qui se rétablissent complètement renforce les préjugés existants. »
(Frese, 1997)
Sortir du garde-robe demande beaucoup de courage, mais j’ai la conviction que plus nous serons nombreux à nous afficher ouvertement, plus la population révisera ses préjugés envers la maladie mentale. Au risque de m’exposer aux préjugés et à l’exclusion, je vais tenter de vous résumer vingt ans de parcours entre la folie et le rétablissement. Il y a des histoires qui sont difficiles à raconter et d’autres qui sont dévoilées avec fierté. La mienne est le chemin reliant les deux.
Du banc de parc au banc d’école
La folie aura fait des ravages certains dans tout ce que je pouvais espérer de mieux pour moi. Mon adolescence a été parsemée d’hospitalisations, de crises, de colères et de honte. À l’âge de 15 ans, mes rêves de jeune fille se sont envolés lorsque les portes de l’hôpital psychiatrique se sont refermées derrière moi. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait... j’étais terrifiée et en colère. J’y ai connu la salle d’isolement et la contention. Cette période fut mon premier contact avec les préjugés et la honte... j’étais devenue « une malade mentale»!
Adulte, j’ai fait la rencontre de plusieurs psychiatres, eu différents diagnostics, pris de multiples médicaments pour avoir des résultats similaires : je souffrais toujours. Pendant ce temps, mon désespoir continuait de grandir. J’avais des épisodes de manie me propulsant en psychose et me plongeant par la suite en dépression. On a finalement diagnostiqué un trouble bipolaire. Je souffre également d’agoraphobie, peur qui m’a paralysée pendant plusieurs années. Tous ces moments de folie furent très souffrants et humiliants pour moi. Ils m’ont conduite à des endroits que je n’aurais jamais voulu visiter. J’ai habité des lieux sans adresse et y ai trouvé refuge dans les substances. J‘engourdissais ma folie jusqu‘à ce qu‘elle se réveille plus puissante que jamais. L‘errance était devenue ma destination. Rapidement, je me suis perdue, laissant derrière moi mes proches, mon avenir, mes rêves et ma dignité. Jamais je n’aurais cru survivre à ces épreuves... et pourtant...
J’ai été hospitalisée à plusieurs reprises et hébergée dans plusieurs centres de crise et résidences. J’ai erré longtemps dans les services de santé mentale... je cherchais un refuge. Engourdie par les médicaments, on me croyait stabilisée. Je m’étais retrouvée un chez-moi et avais repris contact avec les miens. J’allais à mes rendez-vous chez le médecin, prenais ma médication et les symptômes s‘atténuaient. Et pourtant, je souffrais toujours. J’avais pris au sérieux mon rôle de patiente. Je me croyais condamnée à rester malade et malheureuse. Je mourais à petit feu. Le renoncement et le désespoir m’ont handicapée pendant plusieurs années. J’avais abandonné l’idée d’un avenir pour moi.
L’espoir de Sam
Il suffit parfois d’une simple étincelle pour rallumer la foi en la possibilité d’une vie meilleure pour ceux qui ont perdu tout espoir. Mes enfants ont été des phares dans mon rétablissement. Alors que je vivais un épisode de maladie, mon fils Samuel m’a offert une boule à neige en verre. Il me l’a remise en me disant : « Maman, je sais que ça ne va pas. Lorsque tu ne te sentiras pas bien, secoue cette boule et pendant que la neige tombera, pense à ce que tu feras lorsque tu iras mieux.» J’ai gardé précieusement cette boule d’espoir que je ressors au besoin. Elle est devenue pour moi un symbole de rétablissement. L’espoir commençait à m’animer.
Mon parcours de rétablissement
Pour moi, le rétablissement est un processus unique débutant lorsque la personne décide de ne plus donner au trouble mental le pouvoir de contrôler sa vie. C’est la redécouverte de soi, de ses capacités et de ses rêves tout en se donnant de nouvelles possibilités, et cela avec ou sans la présence de limites et de symptômes engendrés par la maladie mentale. C’est l’espoir d’une vie meilleure.
À travers mon cheminement, j’ai dû prendre des risques et quitter bien souvent mes zones d’inconfort et de confort. Il m’a fallu beaucoup de courage et de persévérance pour franchir chacun des obstacles qui se dressaient devant moi. Plusieurs facteurs ont été déterminants dans mon rétablissement. Afin de retrouver le pouvoir d’agir sur ma vie, il m’aura fallu reconnaître que j’étais atteinte d’une maladie et ne pas en avoir honte. J’ai fréquenté des groupes d’entraide et différentes ressources en santé mentale.
À partir de mes expériences, j’ai appris à identifier mes limites, à avoir un mode de vie sain et à gérer mes symptômes qui sont encore parfois présents. J’ai maintenant un médecin avec qui je peux discuter de rétablissement et qui respecte mes choix quant à l’utilisation de la médication. Tout en contrôlant mes symptômes, les médicaments sont adaptés à mes besoins et leurs effets secondaires ne m’handicapent pas. J’ai fait également la rencontre de professionnels de la santé qui ont appris à me faire confiance et qui ont cru en mon potentiel et en mes rêves. Ils m’ont soutenue tout comme mes pairs, mes amis et ma famille. Ils ont tous cru en moi jusqu’à ce que je puisse moi-même y croire. Je profite de cette occasion pour leur témoigner toute ma gratitude.
Tranquillement, mais sûrement, j’ai recommencé à profiter de la vie, de ma vie. Mes rêves commençaient à germer. Je voulais maintenant aider à mon tour. Je suis fière d’avoir obtenu, avec les encouragements de mes proches, mon diplôme en service social. Tout un exploit que d’investir sept ans d’efforts, entrecoupés par la maladie, les études et l’éducation de deux enfants en bas âge! Je suis maintenant travailleuse sociale et, au quotidien, mon travail redonne un sens aux souffrances du passé. Ce vécu me permet d’être la femme que je suis aujourd’hui et de faire avancer la cause. Je suis une femme d’engagement, solidaire de mes pairs et déterminée à faire du rétablissement un discours en action.
Actuellement, j’offre des formations et des conférences basées sur le partage de mon expérience de vie qui est maintenant reconnue comme une expertise que je peux transmettre à mes pairs et aux intervenants. Je coordonne également un programme national qui, entre autres, fait la promotion de l’embauche de personnes ayant vécu un trouble mental; ceux-ci sont engagés comme intervenants, pairs aidants dans le réseau de la santé mentale. Et, à ce titre, je leur offre de la formation. J’ai également été certifiée pair aidant en Georgie et j’ai enseigné la pratique de l’intervention par les pairs en France. Les pairs aidants sont des modèles d’espoir et d’inspiration pour plusieurs personnes, qui tout comme je l’ai été, se sentent condamnées à vivre dans la folie et dans une existence vide de sens. Finalement, à travers mon parcours, j’ai dû affronter ma peur de la stigmatisation en m’affichant ouvertement face à mon entourage et dans le cadre de mon travail.
Aujourd’hui encore, je fais un pas de plus en m’ouvrant à vous.
En conclusion, ma vie actuelle va bien au-delà de mes rêves les plus fous. J’ai enfin retrouvé mon chemin où mes rêves de jeune fille m’attendaient. Ces rêves de fonder une famille, de réaliser des études universitaires, de voyager, de me réaliser dans un travail pour lequel je ressens de la fierté et, le plus important, d’avoir une vie remplie de bonheur et de rires au quotidien. J’apprécie tellement ma vie… elle m’a tellement manquée!
Nathalie Lagueux
© Gouvernement du Québec, 2010
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jeudi, 10 juin 2010
Mettre la Psychiâtrie et le secteur social au diapason
Pour le Collectif Régional d’Information et de Promotion de la Santé Mentale
Simon Vasseur-Bacle
Chargé de mission Centre Collaborateur OMS (CCOMS), Lille, France - ESPM Lille Métropole
Coordinateur du Collectif Régional d’Information et de Promotion de la Santé Mentale (CRIPSM)
Mettre la psychiatrie et le secteur social au diapason
En partenariat avec le ministère de la jeunesse et des solidarités actives et Touteleurope.fr, « La Croix » présente des actions concrètes de lutte contre l’exclusion sociale (9/30).
La Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars) s’attelle à un projet national d’envergure : précarité et santé mentale.
"À la suite des réunions de travail avec les intervenants sociaux, nous avons constaté qu’ils étaient démunis pour accueillir et suivre les personnes en souffrance psychique, de plus en plus nombreuses dans les rues", explique Lise Fender, chargée de mission Santé à la fédération. L’enquête Samanta, réalisée par le Samu social en 2009, et dont le rapport final est sorti en janvier, confirme cela : un tiers des sans-abri souffrirait de troubles psychiatriques sévères. Le rapport Orain et Chambaud de 2008 en expliquait déjà les raisons : les personnes atteintes de "troubles psychotiques, d’addictions, ou qui présentent des troubles somatiques divers (…) mettent en échec les dispositifs existants et, de ce fait, demeurent à la rue". Un travail de référencement est donc entrepris par la fédération.
"Il faut améliorer les réseaux de prise en charge et rendre la collaboration entre les secteurs psychiatriques et sociaux plus fluide", souligne Lise Fender. La fédération va éditer deux outils de ressource. Le premier est un guide expliquant les méthodes et le lexique médico-psychologique aux intervenants sociaux, et inversement. Le second est un répertoire des structures existantes sur tout le territoire.
Enfin, toujours dans une volonté de cohésion, la Fnars organisera le 2 décembre une journée d’étude nationale : "Précarité et santé mentale : travaillons ensemble". Lise Fenders espère faire émerger des préconisations destinées aux politiques publiques.
Diane Bloch
En savoir plus :
Fédération nationale des associations de solidarité (Fnars), tél. : 01.48.01.82.00 ou par courriel : fnars@fnars.org
Une idée pour agir - La-Croix.com
Une idée pour l'Europe - Touteleurope.fr
Le dossier de Touteleurope.fr sur l'année européenne de lutte contre la pauvreté et l'exclusion
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jeudi, 03 juin 2010
POUR INFORMATION : Diffusion nationale de documents d'information sur la santé mentale
Les troubles psychiques et leur traitement ont longtemps souffert d?une image négative, préjudiciable aux soins et à la vie des personnes qui en souffrent.
« Informer pour mieux soigner » tel est l?objectif du Psycom75.
Cet organisme regroupant 5 établissements de santé mentale parisiens a été mis en place pour mieux faire connaître les troubles psychiques et leurs traitements.
Le Psycom75 développe cinq collections de documents à destination du grand public et des professionnels de la santé et du social :
Les troubles psychiques, Les psychothérapies, Les droits et devoirs des usagers, Les médicaments psychotropes et L'organisation des soins.
En cliquant sur le lien http://www.psycom75.org<http://www.psycom75.org/> vous découvrirez la présentation des documents disponibles et les modalités de commande.
Vous remerciant de l'intérêt que vous porterez à ce message.
Bien cordialement
Aude Caria
Coordinatrice
Psycom75
www.psycom75.org<http://www.psycom75.org/>
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